Marc Tarazi
L’artiste libanais “Gebran Tarazi” (1944-2010) est issu du contexte très traditionnel du travail du bois peint Levantin de la famille “Tarazi” y compris l’arabesque géométrique traditionnel et les motifs floraux.
De plus, “Gebran Tarazi” a également passé son enfance et sa jeunesse au Royaume Chérifien du Maroc, il parlait le dialecte marocain et tout au long de sa vie, tous les types d’art traditionnel marocain sur le fer, l’argent, la céramique, le cuir et le bois ont influencé sa vie privée, bouleversé sa carrière commerciale et ses souvenirs.
La famille libanaise “Tarazi” garde un bon souvenir de l’indépendance du Royaume Chérifien du Maroc en 1956 et le père de “Gebran Tarazi”, Alfred Tarazi a rencontré Sa Majesté le Roi Mohamed V cordialement à plusieurs reprises car Sa Majesté tenait à rencontrer la communauté libanaise vivant au Maroc dans les années 1950.
Il est intéressant de noter que Gebran Tarazi a rejeté ouvertement l’art traditionnel auquel appartient sa famille et a prétendu créer son propre nom et sa propre tradition moderne et contemporaine. Cependant, il revendiquait en même temps ouvertement une «identité orientale» dans son art. On a pourrait identifier des influences artistiques levantines, marocaines, arabes et islamiques et des convergences très nettes.
Bien que Gebran Tarazi admette ce contexte général, il se définit comme un “chrétien arabe” et s’abstient durant son parcours artistique totalement de toute référence politique ou religieuse.
Sa véritable ambition était de s’imposer dans l’art moderne et contemporain et était frustré lorsqu’il était occasionnellement classé comme traditionnel.
Techniquement, le concept Qayem-Nayem (2 rectangles horizontaux et 2 verticaux formant un carré) donne à Gebran Tarazi une particularité dans un motif géométrique apparemment contemporain. Cependant, il était suffisamment habile pour transcender le motif carré de base de Qayem-Nayem et en faire une philosophie artistique. Dans quelle mesure le Qayem-Nayem est-il arabe ou oriental ou une simple forme universelle que l’on retrouve partout? Ce motif simple est devenu une symphonie et la forme non arabesque de Qayem-Nayem est devenue une arabesque grâce à Gebran Tarazi.
La discipline et la stricte symétrie se retrouvent dans l’Arabesque traditionnelle. Cependant, pour des raisons et des problèmes familiaux, Gebran Tarazi tenait à rompre la lignée avec l’arabesque et surtout la tradition.
Bien qu’il soit très humble et véritablement authentique et peu reconnu de son vivant, il croyait fermement à la grandeur de son travail et à une certaine reconnaissance future après sa mort. Il a travaillé sans relâche jour et nuit pendant plus de 15 ans. Cela a littéralement ruiné sa santé et sa vie sociale.