Dr.Mohamed Benomari
L’analyse des positions internationales montre que le Maroc dispose actuellement d’une longueur d’avance dans cette bataille diplomatique, les États qui soutiennent son plan d’autonomie étant plus nombreux et plus influents sur la scène internationale que ceux qui maintiennent des relations avec la République sahraouie ou la reconnaissent.
La série de retraits de reconnaissance de la prétendue RASD se poursuit inexorablement au grand dam du mouvement séparatiste. Le nombre de pays maintenant des relations diplomatiques avec lui a considérablement diminué ces dernières années, alors qu’ils étaient plus de 80 pays au cours des années 1980.
À la fin des années soixante-dix et au début des années quatre-vingt, le nombre de pays reconnaissant la RASD, dépassait les 80.
Depuis la chute du Mur de Berlin et l’effondrement du bloc soviétique, la dynamique pro-Polisario a été freinée. Plus de 50 pays ont ainsi retiré leur reconnaissance de la RASD.
EUROPE
La France a officiellement changé de position sur le dossier du Sahara occidental. Dans une lettre adressée au roi du Maroc, Mohamed VI, Emmanuel Macron a affirmé que le plan d’autonomie marocain pour ce territoire, était « la seule base pour aboutir à une solution politique juste, durable et négociée ». Il a également ajouté que « le présent et l’avenir du Sahara occidental [s’inscrivaient] dans le cadre de la souveraineté marocaine ».
Avant la France, d’autres pays européens ont suivi la même voie sur ce dossier, comme l’Allemagne, la Belgique, les Pays-Bas et l’Espagne, qui avaient apporté leur soutien officiel à Rabat il y a deux ans.
En juin dernier, la ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, avait déclaré que son pays considérait le plan d’autonomie marocain comme « une bonne base et un très bon fondement pour le règlement définitif » du conflit autour du Sahara occidental.
De son côté, l’Espagne a accepté en mars 2023 d’appuyer les positions marocaines au Sahara occidental. De cette manière, elle a mis fin à un an de brouille diplomatique, tout en s’aliénant l’Algérie.
Jusqu’à récemment, les pays européens préféraient maintenir une position neutre. Cependant, l’équilibre a clairement penché en faveur du Maroc, avec au moins 19 pays de l’Union européenne soutenant officiellement la souveraineté marocaine sur le Sahara ou le plan d’autonomie proposé par Rabat.
La Hongrie a annoncé, dernièrement, soutenir la proposition d’autonomie marocaine au Sahara, comme seule et unique solution.
Avec le retour de Donald Trump au pouvoir aux États-Unis, un nouveau chapitre pour le Maroc se profile à l’horizon, car d’autres pays devraient suivre les pas de Washington et soutenir la souveraineté marocaine sur le Sahara.
AMERIQUE LATINE
L’Amérique latine n’est plus un bastion du Polisario
À la fin des années 1990 et au début des années 2000, l’Amérique latine a connu une vague de gauche dont le front séparatiste a bénéficié, trouvant un fort soutien, mais le retour de la droite au pouvoir, la situation a changé.
Actuellement, seuls sept pays d’Amérique latine reconnaissent le Polisario en l’occurrence : le Mexique, le Belize, l’Uruguay, le Venezuela, Cuba, le Nicaragua et la Bolivie.
Enfin, Panama et Trinité-et-Tobago, ne reconnaissent plus la RASD.
En novembre 2024, le Panama, qui était le premier pays de la région à reconnaître la «RASD» en juillet 1978, a rejoint la liste des pays ayant décidé de suspendre leurs relations et de «soutenir les efforts du Secrétaire général et de la communauté internationale, dans le cadre des Nations Unies, pour parvenir à une solution pacifique, juste et durable acceptable par les parties».
Le 22 octobre 2024, l’Équateur a pris la même décision que le Panama en retirant sa reconnaissance de la rasd.
Le président brésilien Luiz Inácio Lula a annoncé son soutien au plan d’autonomie proposé par le Maroc pour le Sahara occidental.
En septembre 2023, le ministère péruvien des Affaires étrangères a annoncé le retrait de la reconnaissance de la «RASD» et la rupture de toutes relations avec elle.
De leur coté, la Barbade et du Salvador ont annoncé le gel de leurs relations.
En mois de novembre 2024, le Sénat du Paraguay a exhorté le gouvernement à soutenir l’initiative d’autonomie pour le Sahara proposée par le Maroc en 2007.
En décembre 2022, le Sénat de l’Uruguay a décidé d’annuler le «Comité d’amitié avec le Front Polisario», et le rapprochement avec le Maroc plaide pour un probable gel des relations avec le Polisario à l’avenir.
ASIE
À l’instar du continent européen, où aucun de ses pays n’a de relations diplomatiques avec le Polisario, les séparatistes n’ont pas réussi à promouvoir leur sécession du Maroc sur le continent asiatique. Les grands pays asiatiques n’ont pas reconnu la «RASD», sauf l’Inde, qui l’a reconnue en 1985 avant un retrait en 2000.
Actuellement, quatre pays asiatiques reconnaissent la «RASD», principalement pour des raisons d’idéologie politique : la Corée du Nord, le Vietnam, le Laos et le Timor oriental, qui a obtenu son indépendance de l’Indonésie en 2002 après un référendum d’autodétermination.
Afrique
Mais c’est sur le continent africain que le Polisario a le plus d’alliés par rapport aux autres continents. Des pays africains importants, principalement l’Algérie, la Mauritanie, le Mali, l’Afrique du Sud, l’Angola, l’Éthiopie, le Botswana, le Kenya, le Mozambique, le Rwanda, le Nigeria, la Tanzanie, l’Ouganda et le Zimbabwe, reconnaissent toujours la «RASD» à des degrés divers.
Depuis 2011, aucun pays africain n’a reconnu la «République du Polisario», alors que le processus de retrait de reconnaissance devrait s’intensifier, car le Maroc a réussi à pénétrer les bastions du front en Afrique australe.
La Guinée, la Gambie, le Gabon et une dizaine d’autres pays majoritairement africains ont choisi d’ ouvrir une représentation nationale au Sahara.
Une dizaine d’autres tels que la Côte d’Ivoire ou les Comores ont ouvert eux un consulat à Laayoune.