Pour l’instauration d’un Haut Conseil de la Diplomatie Marocaine

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Mohammed Farahat

 

 

 

Les médecins sont un corps de métier constitué et organisé. Ils se distinguent par un sermon qui renforce leur appartenance à un groupe et fonde la déontologie de la pratique de leur profession, la médecine, fait évoluer le savoir et la recherche au développement. Comme les avocats et au même titre que les magistrats, les architectes et d’autres professions encore qui sont aussi organisés en ordre professionnel ou en organisation syndicale, ils sont à même de pouvoir structurer la défense de leurs intérêts communs et consacrer le domaine de leurs libertés et leur droits y afférents, au regard du respect et de la conformité à la loi.

Le métier de diplomate au Maroc est quant à lui dépourvu de cadre de défense organisé des droits et libertés professionnelles de cette catégorie de, hors mis le cadre commun réservé à tous les fonctionnaires de l’Etat.
L’on pourrait avancer comme raison d’empêchement, le parcours professionnel même du diplomate qui est appelé à alterner lors de sa carrière des fonctions à accomplir, en partie, dans l’administration centrale et en partie dans les postes diplomatiques et consulaires.

Cette situation de mobilité permanente enrichit, certes, le diplomate mais n’en affecte pas moins sa stabilité personnelle et familiale, surtout, pour ce qui concerne, ses aptitudes à pouvoir défendre ses droits et libertés individuelles et collectives.

Il faut dire que le texte qui régit le statut des agents du MAEC date de 2005 et se trouve avoir été préparé sous la direction d’un responsable qui « n’était pas de la boîte ». Rien n’explique ni ne justifiait de revenir sur les acquis apportés par le texte de 1995, si ce n’est l’élagage des quelques améliorations des conditions de rémunération des agents diplomatiques et consulaires. D’ailleurs dans les postes diplomatiques que cette lumière a dirigé, l’on n’a pas enregistré d’actions éclatantes, même si l’environnement s’y prêtait. Tout ce que l’on peut dire de ce texte c’est qu’il est menaçant, répressif à volonté.

Aucune mesure incitative et aucune disposition faisant référence à une ébauche d’un plan de carrière qui motive et incite à, non pas se surpasser, mais juste de travailler dans la sérénité.

De ce fait, les fonctionnaires rament à l’instinct et la hiérarchie navigue à vue et au mieux en mettant la navigation sur pilote automatique, de crainte d’incommoder l’unique VVIP à bord. Toutes les circulaires et textes d’application qui se sont greffés à ces statuts ont été imprégnés de cette exubérance de ton menaçant. Un fonctionnaire, par exemple, n’a pas le choix d’être affecté à un poste qui répond à ses aspirations ou qui correspond à l’activité dans laquelle il s’était investi pendant au moins deux à trois années. Même l’ambassadeur, et aux dires du ministre lui-même, ne peut pas choisir ses collaborateurs, même pas celui qui le seconde.

Pourtant, tout devait couler de source et pour le meilleur des mondes : le ministre lui-même est issu de la maison et l’équipe de commandement est parfaitement homogène. Les gens avaient exprimé une joie immense à voir enfin un des « leurs » prendre la direction du ministère et s’étaient pavané de rêves de conditions meilleures d’évolution enfin des carrières, avant qu’ils ne déchantent.

Les déconvenues et autres déceptions n’allaient pas tarder à remonter en surface et à occuper le décorum. l’on a oublié qu’il avait évolué en dehors des sentiers battus. Il n’a jamais été petit ou moyen cadre, pas même chef de service. Il pouvait peut être connaître les mêmes ambitions qu’un fonctionnaire lambda, mais pas percevoir la vision et l’état d’esprit d’un ambassadeur, il ne l’a jamais été. Il est ce qu’on pourrait appeller, dans le langage de l’automotive, une motorisation hybride.

En attendant, un climat lourd règne dans les couloirs empressés sous l’effet des façades de métal et de verre. Tout le monde n’a pas la chance d’avoir une façade vitrée de deux cent mètres carrés donnant sur la vallée de Bouregreg et une climatisation réglée au degré près.

Pourtant, le diplomate marocain a montré et n’a cessé de démontrer son dévouement et son engagement patriotique. Son attachement au trône Alaouite et son dévouement à son Roi n’est pas à remettre en cause, il les a dans ses veines et ses tripes. Tout ce dont il a besoin est ce geste et cette attention qui sont présentes mais que le ministre est censé décliner en mesures concrètes d’incitation en promotion et en redistribution juste et équitable des moyens matériels et financiers disponibles.

Pour ce faire et à partir de là où modestement je me positionne, j’aimerais lancer un appel ardent à l’instauration d’une réelle équité et j’en appelle en toute humilité et déférence à la très Haute Autorité de Sa Majesté le Roi, que Dieu Le préserve et L’assiste, pour la création d’un Haut Conseil Royal de la Diplomatie Marocaine, qui donnerait l’impulsion nécessaire à une meilleure structuration et déploiement et assoirait le cadre idoine où les jeunes compétences pourraient évoluer et donner libre cours à leurs ambitions.

Des trésors d’expérience, de savoir, de connaissances du terrain et de la pratique diplomatique ne demandent qu’à servir encore leur Roi et leur pays en mettant gracieusement leurs réseaux à disposition. Ils nous quittent et disparaissent à jamais, comme les feuilles d’automne, couverts par l’ignorance des jeunes aux commandes. Ailleurs, dans des pays de grande tradition et histoire diplomatiques, comme le nôtre, ils sont élevés au rang de stèles ou un phare qui éclaire et indique le chemin aux aspirants. Leur mémoire est une richesse qui pourrait être utilement exploitée par les centres et instituts de recherche universitaire et des instruments prévus par les statuts du MAEC mais prématurément mis en bière par excès de méfiance que le savoir et la recherche ne viennent bousculer les processus décisionnels des cabinards .

D’autre part, l’on se souvient, Il y a quelques temps, d’un consul-général qui a été rappelé sans gloire ni fanfare et embarqué dare-dare manu militari dans un vol pour le Maroc, parce qu’il a pointé du doigt l’ennemi.

Et Il n’y a pas si loin encore, quelques petites années tout au plus, le très sinistre Ministre des Affaires étrangères algérien Abdelkader Messahel a clairement accusé notre compagnie aérienne nationale Royal Air Maroc de transporter des stupéfiants et nos banques en Afrique de succursales de blanchiment. Et le voilà relayé dans les extravagances de la diplomatie algérienne par le pire de l’espèce auresienne, Lamamra Ramtane de son nom.

Un peu plus tard, Salah Eddine Mezouar et aussi ministre des Affaires étrangères qu’il était, cela ne l’a pas épargné de faire les frais de l’exubérance de son successeur qui l’a copieusement encensé d’un vergogne langage que n’ont pas hésité à relayer des tabloïds spécialisés en ligne éditoriale abjecte. Les tirs, cette fois-ci ne venaient pas du camp ennemi.

Le diplomate marocain se retrouve en fait sans élan et la gorge nouée de crainte d’être épié par les vigies de La Chapelle.
Comme tous les diplomates de mon pays, je garde espoir, optimisme et foi en mon pays, la main sur le cœur et entonnant notre hymne et notre devise.

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