Le point sur le coronavirus avec l’ambassadeur de Chine au Maroc

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Interview menée avec Wail Bourchachene

Au moment où le coronavirus est passé au stade de pandémie au niveau mondial selon l’Organisation mondiale de la Santé, la Chine, qui a été le premier pays où s’est déclaré le Covid-19 s’est imposée des mesures drastiques pour en endiguer la propagation, et cette stratégie semble porter ses fruits puisque le nombre de nouveaux cas recensés est en chute libre. Les risques restent cependant très élevés en l’absence de vaccin. Pour y voir plus clair dans la situation en Chine et son impact sur le Maroc, Hespress FR a interviewé, LI Li, ambassadeur de Chine au Maroc. -Interview- .

LI Li, en poste au Maroc depuis 2017, est revenu au micro de Hespress FR sur les dernières informations concernant le coronavirus qui, sème en ce moment la panique dans le monde. « C’est douloureux de voir la propagation de ce virus à l’international« , a-t-il déclaré, ajoutant qu’il faut éviter la panique. Malgré tout, les pays en dehors de la Chine, ont commencé cette semaine à prendre des mesures strictes, à l’instar de la fermeture des écoles, de l’interdiction de rassemblements, et l’arrêt des vols commerciaux, pour tenter de contrôler l’épidémie, transformée en pandémie.

Hespress FR: Où en est actuellement la situation du coronavirus en Chine selon vos informations?

S.E LI Li: En Chine, avec les efforts et la solidarité de tout le monde, actuellement on commence à maîtriser la situation parce que la courbe de contamination est descendante depuis une vingtaine de jours.

Actuellement les nouveaux cas se limitent à 11, pour la journée d’hier, par rapport à deux milles contaminations par jour il y a trois semaines, c’est déjà une évolution importante et surtout actuellement avec ce chiffre de onze personnes cela se réalise avec une reprise importante de la production dans le pays, la reprise de la circulation, la reprise de l’activité économique. Et cela emmène logiquement des opportunités, des occasions de contamination interhumaines et donc on arrive à maîtriser la contamination avec cette situation. C’est un message encourageant.

La courbe de contamination est descendante en Chine ces derniers jours, avec 8 cas comme plus faible chiffre de nouveaux cas recensés quotidiennement. Est-ce qu’on peut dire qu’il n’y a plus rien à craindre en Chine?

Je crois qu’on a la confiance de la maîtrise, mais c’est pas encore le temps de se relâcher dans cette lutte là. On a la confiance de garder cette tendance jusqu’au bout et on a déjà prévu une reprise totale de l’économie au début du mois d’avril.

Qu’est-ce qui a fait le succès de la stratégie des autorités chinoises?

Si on parle des expériences, je crois que premièrement, il faut dire qu’en Chine on a un système politique important qui fait mobiliser toutes les ressources dans le pays pour lutter contre le virus. Pour la province de Wuhan, on a créé 14 hôpitaux de fortune, un hôpital qui est très connu qui a été réalisé en 10 jours. D’autre part, on a mobilisé à peu près 40.000 médecins des autres provinces pour se diriger vers l’épicentre. D’autre part, je crois que les populations de la province de Wuhan et des autres villes ont fait des sacrifices pour réaliser un confinement.

Le système de quarantaine c’est un sujet qu’on discute beaucoup avec des amis italiens et français, on m’a dit que cela demandait une limitation de liberté. Mais en Chine, d’après l’expérience des chinois, on a déjà eu des Sras il y a une dizaine d’année, on a une tradition culturelle, et nous avons dit que pour endiguer, pour séparer les patients et non patients, c’est la seule façon qui est la plus efficace. Ça demande des sacrifices mais quand même, jusqu’à maintenant ça démontre que c’est un moyen efficace qui endigue ce virus là. La capacité de mobilisation c’est quelque chose de très important.

Et deuxièmement je crois qu’en Chine avec le gouvernement, on a une croissance économique et un modèle de croissance économique qui est efficace. On a les moyens de les réaliser, parce que c’est une perte économique importante mais le gouvernement chinois a toujours dit que pour la vie humaine tout doit se rassembler, je crois que sur ce point là, c’est très important. Même avec les masques, actuellement dans les autres pays, on a dit qu’on avait les moyens suffisants d’avoir des masques. C’est un sujet pour lequel nous avons des compréhensions différentes. Pour les Chinois, porter des masques c’est non seulement pour les patients atteints mais aussi pour les autres. Tout le monde doit en porter. Ce sont deux barrages, le premier c’est pour protéger les patients et le second pour protéger les non contaminés. Mais pour 1,3 milliard de population et 3 heures de durée d’utilisation d’un masque c’est une consommation importante et donc sur ce point là, nous avons fait beaucoup d’efforts. Tout le monde a fait des sacrifices.

Je vais vous raconter une histoire. Lorsqu’il y a eu un déficit de masques en Chine, les Chinois installés au Maroc on fait des efforts pour acheter des masques sur le marché et on fourni ces masques là gratuitement à la population chinoise. Personnellement je tiens aussi à remercier le gouvernement marocain parce qu’avec l’avion affrété par le gouvernement marocain pour rapatrier les jeunes marocains de Wuhan, j’ai posé la question auprès des autorités pour voir s’il était possible d’acheminer ces donations de la communauté chinoise vers la Chine et ça a fait l’objet d’un accord immédiat.

Bien sûr, la quantité n’était pas importante mais c’est un geste très amical. Mais au moment où j’ai su qu’il existait une pénurie de masques au Maroc, avec la propagation de ce virus là, j’ai demandé à la communauté chinoise d’arrêter ces gestes là, et après il n’y a eu aucun geste dans ce domaine là. Et là, si le Maroc en a besoin, je crois que le gouvernement chinois ainsi que la communauté chinoise basée au Maroc peut faire une donation de masques et produits médicaux à l’adresse des amis marocains, puisque actuellement la situation est en train de changer. Je crois que cette capacité, c’est aussi un élément très important.

Troisièmement, c’est peut-être de la recherche scientifique parce que dès les premiers jours, on est arrivé à isoler le virus et on a fait des efforts pour connaitre les raisons. Avec tous ces efforts là, on mesure la situation de ce fléau là, et donc avec toutes ces connaissances, je crois, on arrive à maîtriser. On est pas dans le noir pour travailler ».

Interview menée avec Wail Bourchachene

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