Yassine Loghmari : Barons De L’argent Et Revendication De La Justice Climatique Et Sociale
Yassine Loghmari
Dans un monde globalisé, les événements s’enchaînent de manière surprenante et rapide, ébranlant les fondements du système mondial actuel. Les systèmes précédents qui ont tenté de renverser le capitalisme, comme le communisme et le fascisme, ont connu des échecs cuisants. Alors, avec l’augmentation de la répression sociale et de la dégradation climatique, peut-il émerger un nouveau système mondial qui renverserait la structure capitaliste, alliant justice sociale, financière et climatique, fondé sur la responsabilité sociale des entreprises, et qui ressemblerait, dans une certaine mesure, à la pensée marxiste ?
Le capitalisme a permis aux propriétaires de capitaux et d’entreprises, grâce à la puissance des médias, de dominer les trajectoires de notre monde commun. D’un simple clic, l’argent est devenu une marchandise qui évolue dans les systèmes informatiques, se stocke dans les banques, travaille sans relâche, et veille à réorganiser le monde selon ses désirs. La classe moyenne et les plus pauvres sont relégués à la périphérie de la vie, tout en étant affectés par le climat et nos ressources naturelles. Sous cette domination totale, les détenteurs de capitaux et les institutions financières ont concentré le contrôle des médias, orientant les tempêtes d’opinion publique vers leurs objectifs cachés et exécutant leurs plans. Nous sommes ainsi confrontés à une crise d’un système global qui favorise une seule classe, imposant ses ordres sur les ombres de la société et de la nature. Le capitalisme, depuis qu’il s’est exalté dans l’illusion, le mensonge et la destruction, entraîne le monde vers des zones où scintille à peine l’humanité. Ici, une minorité de barons de l’argent, soutenue par des mécanismes financiers, exerce une domination écrasante sur des masses dépendantes d’une mémoire courte, victimes de manipulations et de mensonges sophistiqués.
À chaque nouvelle époque, les barons de l’argent s’efforcent de rehausser le statut des figures du pouvoir pour influencer les concepts sociaux sous prétexte de sacralité sociale, en contrôlant les idées individuelles. Ils manipulent l’opinion publique en leur conférant impunité, pouvoir financier et contrôle des médias. Dans ce système fermé, destiné à satisfaire les princes de la richesse, nous glissons, d’une époque à l’autre, vers notre véritable faux-semblant, un océan de déceptions, d’un impasse à l’autre, vers notre destin inévitable, sans prêter attention aux solutions universelles qui respectent la nature qui nous abrite. Ce système brutal chante des slogans et des revendications affichant sa démocratie, mais le capitalisme et la démocratie sont des concepts qui ne s’unissent pas, oscillant comme des forces antagonistes, sans jamais se mélanger. Dans cette temporalité barbare, le délit de faire de l’argent pour l’argent est perçu comme une activité économique ordinaire, échappant à toute forme de responsabilité ou de jugement. Tout se passe au rythme des marchés, pour relancer une économie qui ignore les normes éthiques, au détriment des valeurs humaines et des lois de la nature qui nous unissent, alors que les peuples souffrent de pauvreté, d’ignorance et de lavage de cerveau. C’est la réalité à laquelle nous devons nous habituer, sans hésitation, au fil du temps, sans adopter une approche préventive. Il n’y a donc pas d’espoir d’inspirer ce système vers le bien, mais nous avons la capacité de l’atténuer ou même de l’inoculer en adoptant des programmes de responsabilité sociale des entreprises dans le domaine financier.
Le principal objectif des institutions financières repose sur le profit, sans tenir compte des enjeux humains complexes, en particulier des défis qui représentent des répercussions quotidiennes et des perspectives d’avenir pour des sociétés assombries. Le concept de responsabilité sociale des entreprises repose sur l’engagement des entreprises à promouvoir le développement durable et à coopérer activement pour aborder les dimensions sociales et environnementales de manière équitable. Cela implique une amélioration de la qualité de vie dans les communautés selon des principes éthiques, tout en réduisant l’impact environnemental néfaste de leurs activités, et en renforçant le concept de justice sociale, en contraste avec leur propre réalisation financière.
Les investissements irresponsables conduisent à la structuration des économies dans des projets ou activités qui exacerbent l’épuisement des ressources naturelles et causent de graves dommages à l’environnement, engendrant des changements climatiques néfastes. Ces investissements peuvent inclure l’industrie du charbon, l’extraction de pétrole, le minage ou le financement de projets générant des émissions de gaz à effet de serre. Dans de nombreux cas, les banques ignorent les considérations environnementales lors de l’octroi de prêts.
La catastrophe de Tchernobyl, survenue en 1986, a été l’une des pires tragédies nucléaires de l’histoire, lorsque l’explosion du réacteur a libéré d’énormes quantités de matières radioactives dans l’atmosphère, atteignant le ciel de Russie. Greenpeace a estimé que 93 000 personnes pourraient mourir des effets des radiations. L’Organisation médicale allemande contre les armes nucléaires a rapporté 4 000 cas de cancer de la thyroïde dans la région de l’accident. Cette tragédie a eu de nombreuses répercussions sanitaires et environnementales graves, laissant une empreinte comparable à celle de l’accident de Fukushima.
Il est clair qu’il y a eu une implication directe des institutions financières dans le financement de ce type de projets. Les établissements financiers peuvent prendre des mesures pour réduire les émissions de gaz à effet de serre et passer à une économie verte en finançant des projets durables tels que les énergies renouvelables, comme l’énergie solaire, éolienne et géothermique. Ils devraient proposer à leurs clients des alternatives innovantes pour un investissement durable, telles que des fonds axés sur la durabilité et des obligations vertes, et accorder des prêts à taux réduit pour soutenir des projets respectueux de la nature.
Les institutions financières peuvent également prendre des initiatives spécifiques pour se positionner en tête dans la réduction des émissions liées aux déplacements, en adoptant des technologies modernes telles que l’organisation de conférences par vidéo et en remplaçant le papier thermique par des alternatives technologiques. Ces initiatives allient efficacité opérationnelle et sens des responsabilités envers l’environnement.
Avec une ferveur et une grandeur poignantes, le monde a alors été témoin d’une révolte fulgurante contre le système capitaliste, ébranlant les fondations du pouvoir capitaliste, après la crise financière mondiale de 2008. Ce soulèvement a été particulièrement marqué par les voix des jeunes opprimés, confrontés à des niveaux alarmants de chômage et de pauvreté, contraints de vivre avec des salaires dérisoires qui les enferment dans un cercle vicieux de besoin, dans des environnements de travail dépourvus des éléments les plus basiques de sécurité et de sûreté, tout en ressentant une menace constante.
Les barons de l’argent sont ceux qui dirigent les dynamiques mondiales jusqu’aux confins du monde, et ils sont également responsables de la fragmentation des jeunes, de la classe moyenne et des pauvres, tandis que l’absence de véritables témoignages journalistiques révèle que les médias eux-mêmes sont achetés par les princes de la finance. Dans un tableau flou de la réalité, des statistiques erronées sont présentées sur le nombre de personnes piégées dans l’océan du chômage et de la pauvreté. Le capitalisme, en tant que système économique censé réduire la pauvreté, a échoué de manière désastreuse, malgré des affirmations selon lesquelles il aurait réduit le taux de pauvreté mondial de 70 %. La réalité est totalement opposée.
Les institutions financières et les banques peuvent jouer un rôle transparent et supervisé dans la lutte contre la pauvreté en adoptant des stratégies de responsabilité sociale des entreprises, afin d’atténuer les souffrances des populations vulnérables. Cela peut passer par la fourniture de services bancaires adaptés aux catégories économiques qui sont exclues des services bancaires traditionnels, comme des comptes d’épargne accessibles et des prêts à faible taux d’intérêt, qui ouvrent de nouvelles perspectives pour les communautés marginalisées.
Investir dans des projets de développement entrepreneurial visant à améliorer le bien-être des communautés et à créer des micro-entreprises pour les groupes marginalisés peut favoriser leur autonomie dans un monde plus juste et solidaire. Par ailleurs, l’éducation financière s’harmonise parfaitement avec l’art de l’orientation, étant une composante essentielle d’un investissement intelligent et d’une gestion avisée des ressources empruntées.
De l’autre côté de l’histoire, il existe des acteurs immensément riches qui exercent un contrôle diabolique, d’une époque à l’autre et d’un lieu à l’autre, sur d’autres régions pauvres qui vivent sans même posséder leur propre destin.
Voici un extrait de ma biographie romanesque, “Le Temps de la Fatigue Chronique”, publiée en Allemagne :
“Le capitalisme a échoué à ancrer l’humanité. Il a réalisé des avancées technologiques au détriment de l’aspect social. Certaines parties vivent dans un luxe social en étouffant d’autres pour le profit. C’est ce qu’on appelle l’essor de la division de classe. Une immense fosse a été creusée par les lobbys pour y faire tomber les pauvres et les asservir. Nous partageons tous le même monde, mais il existe une couche de nuages transparents qui nous sépare. Les pauvres se rencontrent entre eux, tout comme les riches se côtoient. Les riches entraînent les pauvres dans une spirale de production sans consommation. Peu à peu, les travailleurs se rendent compte qu’ils ont été entièrement vendus. Ils perçoivent leur salaire pour pouvoir retourner au travail le lendemain, sans progrès dans leur vie. Le salaire se dilue comme une gomme, ne laissant que des miettes tout au long du mois. L’esclavage a été aboli en tant que crime formel, mais il est présent dans son essence. L’employé ne jouit pas de la liberté, mais de la soumission et de l’obéissance, ce qui signifie la domination d’une personne sur une autre. L’individu au sommet de la hiérarchie prive ceux qui sont en bas de leurs droits pour augmenter ses propres rendements, au détriment de leur humanité. Le responsable dépouille le travailleur de ses qualités pour le réduire à l’état d’esclave, lui faisant croire qu’il n’est rien. Ils les divisent en deux : une moitié propriétaire de l’autre. Une personne utilise une autre personne. L’esclavage a été aboli, mais il a pris des formes plus subtiles et “propres”. Autrefois, l’esclave était identifié par son apparence ; après la révolution industrielle, il est identifié par son contenu. L’esclave d’hier est vendu en permanence, tandis que l’esclave d’aujourd’hui est loué pour dix heures. Il y avait un marché aux esclaves, aujourd’hui il existe des lieux de travail pour esclaves.”
Si nous ne pouvons pas offrir de projets de petite envergure à toutes les catégories, le programme de responsabilité sociale des entreprises peut atténuer les tempêtes et l’atmosphère grise du capitalisme en intégrant l’esprit des employés et en améliorant leurs conditions de travail, afin de leur apporter un peu de sérénité. Parmi les étapes que les entreprises peuvent prendre pour atteindre cet objectif humain élevé, on peut citer : impliquer les employés dans les décisions essentielles concernant leur vie professionnelle, réduire les heures de travail pour favoriser un équilibre souhaité entre le travail et la vie personnelle, augmenter les salaires, offrir des bilans de santé réguliers et les envoyer à des formations en dehors des frontières de leur pays.
Tout comme chaque visage a un miroir qui en reflète le contraire, le “greenwashing” apparaît comme un miroir déformant de la réalité, derrière lequel se cachent les banques. Alors que plusieurs banques françaises publient des rapports annuels sur leurs réalisations en matière d’environnement et de réduction des émissions de carbone, plusieurs actions en justice sont intentées contre elles. Le groupe BNP Paribas se distingue comme un leader dans le domaine de la responsabilité sociale des entreprises, tout en finançant une société chargée de déforestation, ce qui reflète un comportement honteux et flagrant. De plus, la banque avait déjà été condamnée à une amende conséquente pour avoir financé un projet dans un pays en développement sans respecter les normes éthiques stipulées par la législation en vigueur.
Le système mondial actuel se présente-t-il comme une friandise que l’on nous offre, que nous dégustons avec délicatesse, pour ensuite découvrir à l’intérieur une petite lame tranchante qui anéantit nos illusions, laissant place à un souffle de mort meurtrier ?