Pourquoi les relations franco-marocaines sont tendues ?

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Dr Mohamed Benomari 

 

 

Les relations entre le Maroc et la France, où vit une importante diaspora marocaine, sont tendues depuis qu’Emmanuel Macron se rapproche de l’Algérie.
Le Maroc reproche à la France un « actes hostile » et aussi de ne pas s’aligner sur la position de l’Espagne, des Etats-Unis et d’Israël, qui ont reconnu la « marocanité » des régions du sud du Royaume.

Une amitié s’entretient, sinon elle devient une relation sans valeur. Comme en amour, les questions de savoir qui a tort et qui a raison s’imposent naturellement et spontanément. Il en va de même en géopolitique, lorsque les liens qui sont très solides et enracinés dans le temps, sont mis à l’épreuve.

Le puissant séisme qui a frappé le Maroc a mis en lumière les failles des liens d’amitié franco-marocains. Les cassures dépassent le cadre des mauvaises relations entre Sa Majesté le Roi Mohammed VI et le Président français Emmanuel Macron. « Longtemps tenues sous le boisseau, elles témoignent d’une évolution profonde, à la fois ambigües et sourdes où l’histoire pèse lourdement », explique Thierry Oberlé.

Du coup, la France s’est portée candidate pour secourir les victimes du séisme, mais le Maroc ne veut pas se comporter en tant que pays meurtri ou tout le monde viendra charitablement secourir. C’est une forme de fierté et d’orgueil nationale. En tant que pays émergent, qui veut devenir un interlocuteur privilégié de l’Europe et qui aspire à un statut de puissance régionale en Afrique, le Maroc veut montrer au monde qu’il est souverain et capable de gérer et de piloter les secours et ne veut pas se comporter en tant qu’un Etat pauvre, que tout le monde vient charitablement aider.

L’élan de solidarité entre les deux pays crée une dimension particulière en raison des liens pétris d’amitié et de contradiction entre les deux pays. Dans ce contexte, Rabat a annoncé avoir accepté le soutien de quatre pays (Espagne, Royaume-Uni, Qatar et Emirats Arabes Unis), mais n’a pas sollicité la France qui a annoncé une aide de 5 millions d’euros pour les ONG marocaines.

A cette occasion, le président français Emmanuel Macron a déclaré : « C’est évidemment à Sa Majesté le Roi et au gouvernement du Maroc, de manière pleinement souveraine, d’organiser l’aide internationale et donc nous sommes à disposition de leur choix souverain ». Face aux critiques sur les relations bilatérales franco-marocaines, le président français, a ajouté « je souhaiterais que toutes les polémiques qui viennent diviser, qui viennent compliquer les choses dans ce moment qui est déjà si tragique, puissent se taire par respect pour toutes et tous ».

Le président a déclaré également, en direction des Marocains : « Nous sommes à vos côtés, aujourd’hui comme demain … Nous serons là dans la durée sur le plan humanitaire, sur le plan médical, pour la reconstruction, pour l’aide culturelle et patrimoniale, dans tous les domaines où le peuple marocain et ses autorités considéreront que nous sommes utiles », a-t-il ajouté.

Mais la question qui fâche le Royaume c’est l’affaire du Sahara marocain.
La position de la France sur le Sahara marocain est incomprise
Vu du Maroc, impossible de comprendre pourquoi la France s’obstine à vouloir réparer sa relation avec Alger, au risque de sacrifier celle qui la lie à Rabat. La question du Sahara marocain ne se prête, pour le Maroc, à aucune forme de concession. Dans ce dossier, vouloir ménager la chèvre et le chou est impossible. Les attentes de Rabat sont sans ambiguïtés : soit l’on se situe dans le camp “ami”, en montrant son soutien au plan d’autonomie pour la région dans le cadre d’une souveraineté marocaine, soit l’on appartient au camp “ennemi”.

Depuis 2018 les relations entre le président français et le souverain marocain ne sont pas des plus chaleureuses. Le Royaume a donc préfèré expliquer à la France qu’il n’avait pas besoin d’elle. Le message est clair : le Maroc a le sentiment de ne pas être assez reconnu en sa qualité d’ami de longue date. Karim Boukhari, rédacteur en chef du magazine d’histoire Zamane n’est pas étonné par la position du Souverain. « Ce choix rend compte de la réalité des rapports de l’Etat marocain avec ses voisins ou partenaires. Avec la France, il y a un raidissement qui s’est installé depuis un petit moment. » .

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