Le shaykh gnostique Moulay Jamal Al-Qadiri Boudchich : Héritier du Secret et Gardien des Lumières de la Voie
Par Abdellah Mechnoune
Journaliste résidant en Italie
Traduction de l’article – Version originale en arabe disponible via ce lien :https://italiatelegraph.com/news-126246
« Quand on évoque les hommes de Dieu et les saints, ceux qui ont consacré leur vie à être un pont entre la terre et le ciel, dont les cœurs sont des lanternes illuminant le chemin des chercheurs de vérité, les mots paraissent bien dérisoires. Aussi beaux soient-ils, ils ne peuvent saisir l’essence de leur réalité, et l’encre, aussi abondante qu’elle coule, ne saurait leur rendre justice.
Nous sommes face à un homme d’exception, un nom qui, à lui seul, réjouit les cœurs, une âme vers laquelle les esprits aspirent avec ferveur, et une personnalité qui a su réunir science et transmission, secret et héritage, présence et retrait, sainteté et savoir, visible et invisible.
Sidi Jamal Eddine Al-Qadiri Boudchich, que Dieu le préserve et prolonge sa vie, n’est pas seulement une figure spirituelle ou un universitaire. Il est un trait d’union entre les générations, l’incarnation vivante de la continuité de la chaîne soufie et la prolongation d’une lumière qui ne s’est jamais éteinte.
Une lignée de lumière et un trône d’éducation
Toutes les lignées ne sont pas nobles, et toute descendance ne porte pas nécessairement la lumière. Mais Dieu choisit parmi Ses serviteurs ceux qu’Il érige en phares pour les initiés, en piliers préservant l’équilibre spirituel de la communauté, et en guides pour ceux qui s’égarent.
Parmi ces maisons spirituelles se trouve la Zaouïa Qadiriyya Boudchichiyya, dont l’héritage remonte au pôle divin Moulay Abdelkader Al-Jilani (que Dieu l’agrée). Depuis des siècles, cette voie enracinée sur la terre bénie du Maroc porte le flambeau de l’éducation spirituelle et incarne les plus hautes expressions de l’excellence (Ihsan).
Des noms illustres ont marqué cette lignée lumineuse : Sidi Al-Mokhtar, Sidi Hamza Ben Abbas, et d’autres maîtres qui furent les piliers solides de cet édifice spirituel.
C’est au sein de cette Zaouïa bénie que Sidi Jamal Eddine a grandi, puisant à la source du savoir et goûtant aux eaux de la sagesse, jusqu’à devenir lui-même un fleuve prolongeant cette origine pure. Ses paroles portent l’écho de celles de son père, ses pas suivent les siens, au point que certains disciples disent avec admiration :
« Ce que dit Sidi Jamal, nous l’avons entendu de Sidi Hamza, comme si la voix était la même, comme si le secret n’avait jamais quitté sa place ! »
Mais cette harmonie n’est ni une simple répétition, ni une imitation. C’est la continuité d’une chaîne spirituelle, le renouvellement du flambeau et l’extension d’une lumière.
Comment en serait-il autrement, alors que Shaykh Sidi Hamza (que Dieu élève sa station) a dit ces paroles d’une grande profondeur :
« Ce qui est en moi est également en mon fils Jamal. »
Un héritage spirituel ne se transmet pas par le simple lien du sang, mais par une absorption du secret, une fusion totale dans la transmission du dépôt.
Entre science et éducation : l’union du visible et du caché
Sidi Jamal Eddine n’est pas un soufi détaché du savoir, ni un savant ignorant des secrets du soufisme. Il réunit les deux comme l’océan embrasse à la fois les vagues et les abysses, alliant connaissance académique et profondeur spirituelle.
Il a suivi une formation prestigieuse en sciences islamiques et obtenu un doctorat à Dar Al-Hadith Al-Hassania à Rabat. Mais bien au-delà du diplôme, il porte un héritage spirituel, un dépôt qui le précède et qui se ressent dans chacun de ses gestes et de ses paroles.
Dans son regard scintille la connaissance, dans ses mots résonne l’héritage de la chaîne initiatique, et sa présence apaise les âmes en quête de lumière.
Pour lui, la science et l’éducation ne peuvent être séparées. Il enseigne avec cette conviction profonde :
« La science sans éducation est une entrave, et l’éducation sans science est un égarement. »
L’humilité qui dissout les barrières
Sidi Jamal Eddine est un océan d’humilité. Être Shaykh n’est pas pour lui un honneur, mais une responsabilité, pas une élévation, mais un effacement, pas une gloire, mais une charge lourde à porter par amour de Dieu.
Dans ses assemblées, aucune distinction entre riche et pauvre, entre pieux et repentant. Seuls comptent les cœurs et la sincérité des intentions.
Il sert de ses propres mains, partage la nourriture avec humilité, veille aux besoins des disciples et devance tout le monde dans le service, afin que personne ne se sente étranger dans sa Zaouïa.
Quant à son ascétisme, il est l’expression même de son détachement. Alors que de vastes espaces sont construits pour accueillir les visiteurs, il choisit de résider dans une humble chambre, à peine assez grande pour son corps et son âme.
Comme s’il disait au monde :
« Quel besoin ai-je d’un espace vaste, alors que Dieu a élargi mon cœur avec les lumières du Dhikr ? »
L’épreuve et la patience : l’amour dans sa forme la plus pure
Quand une épreuve frappe quelqu’un, il peut l’endurer avec patience ou s’en plaindre avec douleur. Mais lorsqu’un homme de Dieu est éprouvé, il ne se contente pas de patienter : il accueille l’épreuve avec amour, sachant qu’elle cache un secret réservé aux âmes élues.
Un jour, un disciple lui dit avec émotion :
« Je prie Dieu qu’Il vous guérisse de ce que vous endurez, notre cher Cheikh. »
Mais sa réponse fut celle d’un initié :
« Cet état dans lequel je suis est mon souhait et mon but, car il existe des degrés spirituels qui ne sont atteints qu’à travers ces épreuves. »
Ces paroles ne peuvent venir que d’un cœur qui a atteint le degré de la satisfaction (rida), d’une âme qui ne désire rien d’autre qu’un rapprochement toujours plus profond avec son Seigneur.
Le flambeau ne s’éteint pas
Sidi Jamal Eddine sait que la continuité de la chaîne spirituelle est une nécessité. La lumière ne doit pas s’éteindre, le dépôt doit être préservé, la Voie doit être renouvelée.
C’est pourquoi il veille à transmettre cet héritage et a déjà désigné son fils bien-aimé, Sidi Mounir, comme l’héritier du secret et le garant de la transmission.
Ainsi, la lumière se prolonge, le flambeau demeure, et les secrets de la Voie continuent de passer d’un cœur à un autre, d’une âme à une autre.
Un nom qui ne s’efface pas
Certains hommes disparaissent avec leur corps, mais d’autres survivent à travers leur lumière.
Sidi Jamal Eddine Al-Qadiri Boudchich est de ceux dont le nom ne s’oubliera jamais, dont la lumière ne s’éteindra jamais, et dont le souvenir vivra éternellement.
Que Dieu le préserve, bénisse sa descendance et ses disciples, et que Sa lumière continue de briller sans jamais faiblir.
Courte Biographie de l’auteur
Abdellah Mechnoune
Journaliste et écrivain résidant en Italie.
• Fondateur et directeur du journal européen Italie Télégraphe.
• Consultant et spécialiste des questions migratoires en Italie.
• Conférencier dans de nombreux forums nationaux et internationaux sur les questions de migration, d’extrémisme, de dialogue interreligieux et des valeurs humaines communes.
• Président de l’Organisation Islamique pour le Monde Arabe et l’Europe en Italie.
• Ancien membre du Conseil National Italien de la Religion Islamique, rattaché au gouvernement italien.






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