Zoubida Fdaïl
Faty Rezaki
Il est d’usage pour les femmes militantes et certains groupes sociaux de se poser des questions sur les acquis et l’évolution de leurs droits à l’occasion de chaque 8 mars. Nous voulons charger cet écrit de beaucoup d’espérances malgré le constat encore désastreux de la condition de la femme au Maroc.
Il y a eu, certes, des percées positives en faveur de la femme marocaine ces 10 dernières années, mais, elles sont, malheureusement, de faible portée.
La percée notoire au Maroc se rapporte à la réforme du code du droit de la famille « la Moudawana » qui a donné à la femme un statut amélioré au sein de la famille. Cette réforme promulguée le10 octobre 2004 s’inscrit dans le projet de l’État marocain de moderniser les structures familiales longtemps gérées par l’ancien code inspiré de la chariâa. Elle est aussi le fruit de tant de luttes et de revendications des mouvements féministes au Maroc ( le 20 février).
Cependant, l’application de ce droit se heurta à des obstacles socio – juridiques et culturels importants tels, par exemple, l’inadaptation du personnel de la justice et la résistance des mentalités et des normes culturelles traditionnelles, héritées du patriarcat.
Quant à l’intégration de la femme marocaine à l’économie, elle est peu développée voir à la traine. 10% seulement de femmes travaillent dans le secteur économique moderne. Les autres occupent le secteur informel ou travaillent dans l’agriculture. En outre, le travail domestique n’est pas valorisé, ni rémunéré. On ne s’imagine pas l’humiliation de l’épouse qui doit toujours mendier à son mari de l’argent pour aller au bain ou s’acheter une culotte, par exemple.
Or, il est impératif, de promulguer des lois spécifiques pour soutenir l’activité féminine dans tous les secteurs de l’économie sachant que la reconnaissance de la diversité des genres est certainement un des moteurs du développement de l’économie d’un pays. Ceci va permettre à la femme de sortir finalement du terrain des préjugés sexistes qui empoisonnent sa vie et de se situer dans une terrain de droit lui permettant de se défendre. Il est aussi nécessaire de suivre l’application de ce droit par tous les canaux de sensibilisation et par tous les moyens de communication à commencer par l’école.
Mais légiférer des lois uniquement, n’est pas suffisant, nous avons déjà une panoplie de normes internationales et nationales comme la constitution de 2011 élaborées en faveur de la femmes, il faut également poser les interrogations à propos de la condition de la femme marocaine au niveau des rapports sociaux au sein du système de production et
Au sein des structures familiales et leur transformation. C’est donc, en relation avec l’économie et son développement que la genre féminin pourra réaliser son autonomie financière et par conséquent, sa réelle émancipation.