Le Maroc en finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans avec détermination et persévérance… Les Lions de l’Atlas écrivent l’histoire
Abdellah Mechnoune
Journaliste indépendant installé en Italie
Dans une nuit mémorable, les jeunes des “Lions de l’Atlas” ont tracé un nouveau chapitre dans l’histoire du football marocain, en atteignant la finale de la Coupe du monde des moins de 20 ans au Chili, après une victoire dramatique contre la France aux tirs au but, suite à un match nul 1‑1 pendant le temps réglementaire et les prolongations. Ce succès n’est pas seulement une victoire sportive, mais un témoignage de solidarité, de rêve et de la capacité du football à unir les peuples.
Dès le coup d’envoi, l’équipe marocaine est entrée dans la rencontre avec une forte conviction et une vision claire. L’entraîneur Mohammad Wahbi n’a pas seulement opté pour une formation offensive, mais a choisi une stratégie mêlant pression élevée et construction organisée depuis le cœur du jeu. Il était évident que l’objectif ne se limitait pas à un but précoce, mais à dominer le rythme de la rencontre et à rendre difficile toute initiative adverse.
À la 31ᵉ minute, est survenue l’instant décisif : après une faute dans la surface, l’arbitre a consulté la vidéo (VAR) et accordé un penalty au Maroc. Yasser Zbairi l’a transformé avec adresse, inscrivant le but d’une façon spectaculaire, après que la balle a touché la barre et que le gardien français l’a involontairement repoussée dans ses propres filets. En réponse, la France a répliqué à la 58ᵉ minute par un but égalisateur, avant que le match ne bascule vers des prolongations sans qu’aucune équipe ne parvienne à prendre l’avantage, menant finalement à la loterie des tirs au but.
Ce qui a distingué le Maroc lors des tirs au but, c’est ce mélange de calme mental et de sang-froid sous pression : le remplaçant Al‑Misbahi a repoussé un tir français décisif, tandis que Naïm Biar a transformé la sixième tentative qui a offert la victoire aux « Lions de l’Atlas ».
Souvent, la vedette est mise en lumière, mais le véritable travail se fait en coulisses. Le gardien Yanis Benshaouch, qui a repoussé des frappes puissantes avant d’être blessé et remplacé, incarne le sacrifice. La défense, emmenée par Ismaïl Baâouf, a tenu tête aux ailes françaises avec bravoure, dans un esprit collectif exemplaire. Quant à Othman Maâma et Yassine Jassim, ils ont bousculé la défense adverse et créé des occasions dangereuses non concrétisées, mais qui ont pesé dans le cours du jeu. Au milieu de terrain, Al-Hassam Al-Sadiq a administré le jeu avec intelligence, coupant les relais adverses.
Ce triomphe n’est pas le fruit d’une seule nuit, mais le produit d’années de travail dans les académies, de l’engagement continu de la fédération marocaine auprès des jeunes talents, et de la complicité entre le staff technique et les joueurs. Il prouve aussi que, même loin de leur terre natale, les Marocains portent le rêve en eux et le traduisent en résultats concrets.
Volonté de changement : cette victoire démontre que le football marocain peut rivaliser au niveau mondial, pas seulement chez les seniors, mais aussi chez les générations montantes.
Inspiration pour la jeunesse : leur origine dans des quartiers modestes et leur progression jusqu’à une finale mondiale envoie un message puissant à chaque jeune : les frontières véritables sont mentales et non géographiques.
Soulever national : dans un contexte de défis sociaux et économiques, ce succès insuffle à la nation une énergie d’espérance et une forte identité.
Appel à l’investissement durable : les académies, la formation de qualité, les infrastructures, l’appui moral et juridique — tout cela doit s’inscrire dans une politique sportive stratégique et pérenne.
Le moment de la célébration ne doit pas être prolongé indéfiniment ; l’adversaire en finale est redoutable et représentera un test sportif et mental. Mais l’exploit de ces jeunes demeurera une page lumineuse dans les annales du pays. Ils ont transformé leur ambition en réalité, malgré les tempêtes.
Lorsque les conditions sont difficiles, les légendes naissent ; ces jeunes sont désormais une légende montante du football marocain. Depuis le sol chilien, ils nous enseignent que détermination et foi en l’histoire commencent par un geste, se renforcent par l’esprit d’équipe, et triomphent lorsque corps, esprit et âme s’unissent sous l’étendard national.
Que les générations futures retiennent que cette génération a rédigé un chapitre indélébile, et que si “tu décides de rêver grand, commence par l’écrire sur l’herbe, ensuite lance-le vers le ciel.”