L’ancien premier ministre français Dominique de Villepin accuse Israël de refuser les négociations pour poursuivre la colonisation et l’annexion de la Palestine :
Dr.Mohamed Benomari
L’ancien premier ministre français Dominique de Villepin accuse Israël de refuser les négociations pour poursuivre la colonisation et l’annexion de la Palestine :
« Israël ne veut en aucun cas d’une négociation parce qu’il veut poursuivre dans la voie de la colonisation et de l’annexion rampante de la Cisjordanie », a déclaré le 13 mai 2024, l’ancien ministre français Dominique de Villepin dans une interview à LCI.
Pointant un « agenda caché », il estime « que la réalité de la politique menée par Israël, ne veut pas s’engager dans un processus de paix » et « que les négociations qui sont engagés sont faits pour masquer le fait qu’Israël ne veut en aucun cas, des négociations ».
« Que va-t-il se passer le jour, je l’espère le plus proche possible, ou les portes de Gaza vont s’ouvrir ? Le jour où cette prison à ciel ouvert, bombardée depuis 7 mois, va révéler ses secrets, qu’allons-nous voir ? », a-t-il poursuivi.
Selon l’ancien chef de gouvernement, Israël doit comprendre que « la force ne peut pas tout régler quand elle n’est pas appuyée par une stratégie politique », prenant l’exemple de l’échec américain en Afghanistan.
« Netanyahu ne peut pas martyriser les Palestiniens pour si peu de succès militaires », a-t-il par ailleurs plaidé, considérant que « personne ne peut nier qu’il est possible de faire autrement ».
Et de poursuivre : « la logique de Netanyahu est jusqu’au-boutiste, celle d’un gouvernement ultra nationaliste aux abois. »
L’ancien locataire de Matignon, se voulait très critique de l’action israélienne sur la bande de Gaza estimant « qu’Israël veut rétablir une dissuasion qui a été rompue par l’attaque du Hamas » en agissant dans « dans une logique de surenchère, de vengeance ».
Cette stratégie vise selon Dominique de Villepin à « marquer l’inviolabilité de son territoire et sa volonté du « plus jamais ça’ » par « une riposte disproportionnée qui a vocation à sidérer toute tentative d’agression du territoire israélien ».
« Israël veut affirmer sa volonté de force vis-à-vis de tout le monde y compris des Etats-Unis », avait-il déclaré pointant la « solitude d’Israël ».
La guerre israélienne contre Gaza, qui a débuté le 7 octobre 2023, a fait des dizaines de milliers de morts et de blessés palestiniens, pour la plupart des enfants et des femmes innocents.
Israël poursuit la guerre malgré la publication d’une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU visant à arrêter immédiatement les combats, et en dépit de sa comparution devant la Cour internationale de Justice pour des crimes de « génocide ».
Pour Dominique de Villepin, « Israël est engagé dans un processus qu’elle ne maîtrise plus » :
« Aujourd’hui, Israël est engagée dans un processus qu’elle ne maîtrise plus, qu’elle ne contrôle plus ». « Je trouve tout à fait regrettable que Netanyahou veuille corriger en quelque sorte la situation de la région par la force, alors qu’il y aurait d’autres possibilités diplomatiques », a ajouté Dominique de Villepin, estimant qu’« il y va aussi de notre sécurité car ce qui se passe là-bas n’est pas sans conséquence sur ce qui se passe ici ».
Dominique de ville Pin salue les déclarations d’Emmanuel Macron en faveur d’un arrêt des livraisons d’armes en Israël :
« Le rêve chimérique de Netanyahou, obsédé par l’image qu’il laissera dans l’histoire, nous ne pouvons pas l’accompagner », a-t-il ajouté, félicitant le président Emmanuel Macron d’avoir demandé l’arrêt des livraisons d’armes à Israël.
« Obsédé par l’image qu’il laissera dans l’histoire, Netanyahou, est
engagé dans un processus qu’elle ne maîtrise plus, qu’elle ne contrôle plus ». a déclaré de Villepin.« Je trouve tout à fait regrettable que Netanyahou veuille corriger en quelque sorte la situation de la région par la force, alors qu’il y aurait d’autres possibilités », a ajouté Dominique de Villepin, estimant qu’« il y va aussi de notre sécurité car ce qui se passe là-bas n’est pas sans conséquence sur ce qui se passe ici ».
La conscience internationale doit agir :
« Le rêve chimérique de Netanyahou, nous ne pouvons pas l’accompagner » « C’est un message adressé aux Américains et aux Israéliens, la conscience internationale n’en peut plus de cette impuissance, elle doit agir », a-t-il dit.
« Le président de la République française a tenu et a eu raison de dire que quand on appelle à un cessez-le-feu, on ne peut pas dans le même temps, livrer encore des armes qui créent la mort, alors que celles-ci s’avèrent aujourd’hui inutiles à Gaza » où « il n’y a plus rien à détruire », a-t- observé.
L’ancien Premier ministre et ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin a souligné qu’Emmanuel Macron « a eu raison » de se prononcer pour l’arrêt des livraisons d’armes à Israël
« Le président de la République française a tenu et a eu raison de dire que quand on appelle à un cessez-le-feu, on ne peut pas, dans le même temps, livrer encore des armes qui créent la mort », a affirmé l’ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin. « On ne peut pas aller vers la paix sans parier sur la politique », a-t-il ajouté. « À un moment donné, ne livrons pas des armes qui n’ont pas la vocation d’assurer la sécurité d’Israël, mais à apporter la mort à Gaza et au Liban », a assuré l’ancien Premier ministre, Dominique de Villepin.
« Quand on veut régler un conflit, on peut bien sûr, dans un premier temps, utiliser la force avec mesure, avec proportion, mais on ne peut pas aboutir et aller vers la paix sans utiliser la politique et la diplomatie », a-t-il renchéri.
Pour celui qui a dit « non » en 2003 en portant à l’ONU le refus de la France à une intervention armée en Irak, « la première étape du processus est de reconnaître l’État palestinien. Parce qu’Israël doit montrer à tous, qu’il a un objectif politique, que le but, ce n’est pas la guerre, la guerre n’est pas une fin », a-t-il souligné. « Il faut donner les moyens, sur les bases de l’Autorité palestinienne, à des interlocuteurs de surgir pour justement se substituer au Hamas », a-t-il plaidé.
« Nous ne pouvons plus cautionner les massacres qui se déroulent dans cette région et qui mettent en danger la région tout entière », a déclaré l’ancien ministre des Affaires étrangères Dominique de Villepin, alors que Nétanyahou demande le « soutien » de la France et des pays occidentaux. Selon Dominique de Villepin, « il en va de la crédibilité » de la France et de l’Union européenne. « Il y va aussi de notre sécurité, car ce qui se passe là-bas n’est pas sans conséquence sur ce qui se passe ici », a-t-il poursuivi. « Le rêve chimérique de Nétanyahou, nous ne pouvons pas l’accompagner », a assuré l’ex-Premier ministre. « Donc assurer et garantir la sécurité d’Israël, bien sûr, mais pas accompagner son aventure », a-t-il dit.
« Nous sommes une même humanité », a fait valoir l’ancien ministre des Affaires étrangères, estimant qu’ « il n’y a qu’une douleur, qu’une humanité, qu’une souffrance. Peut-on tirer les leçons du passé ? Peut-on tirer les leçons de l’histoire ? », a-t-il questionné. « Nos mémoires sont des mémoires partagées, nous ne pouvons pas mettre de côté les images des uns et des autres. Trop d’entre nous s’enferment dans leur douleur en oubliant la douleur des autres », a-t-il poursuivi.
Dominique de Villepin, a remis en cause la stratégie adoptée par l’État d’Israël pour venir à bout du Hamas. « L’objectif est de faire en sorte que la question palestinienne retourne dans les oubliettes de l’Histoire », a-t-il notamment dénoncé » « Si nous sommes, pour dire, dans une stratégie pour liquider le Hamas. Mais liquider Hamas, ce n’est pas liquider les Palestiniens, ni la question palestinienne », a-t-il affirmé. « On voit bien que derrière son objectif est de faire en sorte que la question palestinienne retourne dans les oubliettes de l’Histoire”.
Avant de terminer que sa « conviction » et son « pari », est qu’ « au contraire, jamais la question palestinienne n’a été aussi prégnante, incontournable, nécessaire à la création d’un nouvel ordre mondial. ».