par Dr. Tarik Abou Nour.
Imam, théologien, président de l’iesip : institut d enseignement supérieur islamique de Paris.
iesip.fr
Suite à mon article sur le danger de la pensée salafiste wahhabite et ses dégâts sur la religiosité des Marocains, et après avoir mentionné les quelques manifestations qui ont supplanté voir abrogé notre rite malikite et notre croyance ash’arite millénaires, conduisant de nombreux Marocains d’Europe vers la pensée djihadiste et exclusiviste (ideologie de la haine et de l’exclusion) , nous abordons dans cet article concis un autre danger et une nouvelle forme d’extrémisme. Ses partisans ont longtemps œuvré en coulisses et menacent aujourd’hui la sécurité spirituelle de la nation en tentant d’imposer leur idéologie par divers moyens, des plus subtils/doux aux plus violents :
Le chiisme, avec la Belgique comme exemple :
Les chercheurs ont identifié les principaux facteurs qui contribuent à la conversion des Marocains de Belgique au chiisme davantage que dans d’autres pays :
1. Facteur historique et culturel : La plupart des Marocains de Belgique sont originaires du nord du Maroc, où la vénération et l’amour des Ahl al-Bayt (la famille du Prophète) sont ancrés dans leurs convictions et communs aux sunnites et chiites. Cependant, les partisans du chiisme propagent l’idée de l’infaillibilité des Ahl al-Bayt, affirmant que leurs paroles et actions sont exemptes d’erreurs, tout comme celles du Prophète.
2. Exploitation de l’ignorance quant à l’importance de notre maître Ali chez les sunnites : Ils prétendent que les sunnites ne donnent pas à Ali sa juste valeur. Ainsi, les chiites diffusent l’idée de soutenir notre maître Ali (que Dieu honore son visage) en insultant les compagnons qui lui étaient opposés et la mère des croyants Aisha.
3. Remise en question de l’héritage sunnite, particulièrement des hadiths (les six livres canoniques) : Ils prétendent que les auteurs de ces ouvrages étaient des ennemis de notre maître Ali, ce qui indique une ignorance manifeste de la biographie des auteurs des six livres canoniques.
4. Utilisation du soufisme comme pont pour attirer les jeunes désillusionnés par l’expansion salafiste : La Belgique compte un grand nombre d’adeptes des confréries soufies, qui sont très susceptibles de se convertir au chiisme en raison de l’absence de formation religieuse et scientifique et de la campagne acharnée des salafistes contre eux. Ils se jettent alors dans les bras du chiisme qui les attire en raison de son hostilité envers le salafisme wahhabite et de sa prétention à être l’unique défenseur de l’amour des Ahl al-Bayt.
5. Exploitation des incidents de l’événement historique appelé « la grande discorde » pendant le califat d’Ali et de l’ignorance ahurissante des jeunes sur ses circonstances.
6. Exploitation du martyre de notre maître Hussein, fils de Seyeduna Ali et de son épouse bénie la sainte fille de notre bien aimé Prophète : Les chiites prétendent faussement (en réalité et historiquement) que les compagnons ou beaucoup d’entre eux ne l’ont pas soutenu, accusant ainsi de nombreux compagnons et les sunnites de trahison (trahison du petit-fils du Prophète !).
7. Séduction des jeunes par le mariage temporaire, le mariage dit du plaisir : Ce type de mariage, que les sunnites considèrent comme abrogé et interdisent, est approuvé par les autorités chiites.
En outre, il existe des facteurs politiques régionaux, tels que la position de l’Iran vis-à-vis d’Israël et des États-Unis, et la question de la normalisation.