L’apparition au temps du shaykh éducateur authentique d’imposteurs et de faux prétendants (partie II)

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Rachid Hamimaz

 

 

Suite à la publication précédente (“les faux prétendants à la fonction de shaykh”), je reviens sur ce thème en raison de sa gravité et de l’urgence de bien comprendre qu’il est essentiel, sur le radeau du shaykh authentique, de rester fermement accroché au mât et surtout de ne pas plonger dans l’océan à la recherche d’illusions.

Au cours de son discours en hommage à Sidi Hamza, le samedi 20 janvier 2024, le Shaykh Sidi Jamal a a mis en garde ses disciples contre les imposteurs prétendant à tort être des shaykhs éducateurs. Il a souligné que même le Prophète (ﷺ) a dû faire face à de tels imposteurs, qui ont égaré de nombreux croyants. S’inspirant d’une prédiction de Sidi Hamza, il a prévenu que de faux shaykhs émergeraient en son temps : « Mon père (que Dieu soit satisfait de lui) m’a légué un testament spirituel, me mettant en garde contre l’apparition d’imposteurs en mon temps, tout en m’assurant qu’ils ne réussiraient jamais ».

J’avais déjà abordé ce sujet par le passé. Il est essentiel de comprendre qu’il existe deux catégories de faux prétendants :

1. Ceux qui, généralement jeunes et manquant de charisme ou d’une solide formation, ne disposent pas d’une éloquence suffisante pour attirer ou égarer des disciples. Souvent, ils ne dépassent guère un ou deux disciples au maximum qu’ils ont réussi à attirer dans leur cour. Leur impact est limité, en raison de leur manque de crédibilité, bien qu’ils se croient dépositaires d’un savoir ésotérique. Ils sont animés par une profonde conviction de leur importance, persuadés d’être investis par leurs ancêtres à travers un songe, et possèdent parfois ce qu’ils prétendent être des reliques qu’ils affirment avoir reçues d’un maître spirituellement connecté au Prophète (ﷺ). Cependant, cette croyance semble souvent n’être partagée que par eux-mêmes, sans exercer d’influence notable, même sur les chats errants de leur propre quartier.

2. Ceux qui sont nettement plus dangereux car ils sont autrement plus instruits dans les choses de la religion, parlent parfois plusieurs langues, possèdent un discours convaincant et un charisme développé, capables de séduire et d’égarer des disciples.

Ces imposteurs, pour légitimer leur prétendue capacité à éduquer spirituellement, invoquent souvent leur lignée ou des ancêtres pieux. Plus trompeur encore, certains affirment être des disciples de Sidi Jamal, et avoir reçu de lui une baraka spéciale leur permettant de se revendiquer shaykh. Ils vous convaincront avec des affirmations fallacieuses, se réclamant d’un soutien ou d’une reconnaissance fictive de Sidi Jamal, en réalité des mensonges habilement construits. Où ils vous diront : « Sidi Jamal est shaykh, mais nous aussi nous avons une part de cette baraka ». Certains sont plus diaboliques : « tout ce que projette le  shaykh dans notre poitrine, nous le projetons dans la poitrine de notre disciple » ou encore « la lumière du shaykh est trop forte pour le disciple, il faut un transformateur électrique et je suis ce transformateur ». 

Le disciple, face à de tels dangers, doit manifester une lucidité aiguë et une claire compréhension de deux vérités essentielles :

1. Le shaykh éducateur est inégalé en son époque. Aucun rival ne peut lui faire concurrence, tout comme un Prophète était unique en son temps. Comme le souligne un adage soufi : « Deux serpents ne cohabitent pas dans le même trou. ». En réalité l’adage n’est pas adapté dans ce cas, car il n’y a aucune commune mesure entre le shaykh authentique et l’imposteur. Il faudrait plutôt dire : « un serpent et un asticot ne cohabitent pas dans le même trou ».

2. Le shaykh éducateur authentique détient une autorisation de ses pairs et a reçu la transmission et le secret de son maître, qui à son tour l’a obtenu du sien, formant ainsi une chaîne spirituelle remontant au messager de Dieu. Cette chaîne est parfois appelée la chaîne d’or. Imaginez un jury unique en médecine qui accorde le titre de médecin à un étudiant. Ce jury ne désignera pas un autre individu pour la fonction de médecin des âmes. Le shaykh authentique garde son secret pour lui seul, le léguant par testament écrit à son successeur à sa mort. Dans notre voie, grâce au testament spirituel laissé par Haj Abbas puis Sidi Hamza, nous savons déjà qui est désigné pour hériter de leur secret.

En comprenant bien ces deux conditions, le disciple est à l’abri des séductions des imposteurs. Tel Ulysse fermement attaché au mât, il ne se laisse pas charmer par les chants envoûtants des sirènes maléfiques. S’il venait à succomber à ces tentations, cela signifierait qu’il a choisi la voie de l’égarement. L’égarement est une responsabilité partagée entre celui qui égare et celui qui se laisse égarer volontairement du chemin de Dieu.

« Son pouvoir (le Diable) ne s’exerce que sur ceux qui en font leur protecteur et qui deviennent des associateurs à cause de lui » (Coran 16.100).

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